Published on the occasion of « The Raging Age » symposium at Écal
Organised by Stéphanie Moisdon, Vincent Normand and Philippe Azoury
« Teen Spirit » aux Beaux-Arts de Paris (15 octobre – 21 novembre 2021), « Teen Spirit » au BPS22 de Charleroi (12 février – 22 mai 2022), « Teenage God » à Treize (Paris, 25 – 29 mai 2023). Ces dernières années ont vu l’adolescence renaître dans le champ des arts visuels renouant avec l’esprit mignon et ravageur des pratiques artistiques des années 90. Assaisonnées d’affront Y2K, elles enlacent notre époque en panne de futur. Et pour cause, l’adolescence comme principe célèbre la boucle, boude la progression et archive son présent, voire son jeune passé. C’est le cas par exemple de Maëlle Poirier dont l’œuvre Pseudo (2020) dresse le panorama de pseudos employés entre 2005 et 2009 par les utilisateur.ice.s de Skyblog. Les réjouissances linguistiques sont nombreuses tout comme le sont les possibilités d’identifications : êtes-vous l’ x-autentiik-princ3ss-x ou toXic-emo-tioX ? Pour ma part, j’oscille entre chOuchOu-de-toi et trashtaliife à la recherche de tit-K3ur. Une autre œuvre mérite notre attention : une vidéo de Molton Core, également présentée lors de l’exposition de Céline Furet aux Beaux-Arts de Paris. Le mot d’ordre est simple : ennuie-toi. Du moins, fais de l’ennui ton allié à l’image de cet épouvantail mis en scène par les deux artistes qui occupe la majorité de l’écran. Filmé pendant le confinement dans la quiétude d’une campagne corrézienne, le personnage marmonne une comptine aux sonorités de Nirvana. Privé de lumière, il est biberonné de sédatifs. C’est un épouvantail Xanax, résolument apathique, voire pathétique.
Full text (in French only) can be read here